Dans notre RTLINFO 13H de ce jeudi 7 janvier, le procureur fédéral, Frédéric Van Leeuw s'exprimait pour la première fois sur les attentats perpétrés à Charlie Hebdo en janvier et sur l'assaut mené une semaine plus tard à Verviers. Interview de Dominique Demoulin.
Le 7 janvier 2015, la police et le parquet fédéral surveille depuis plusieurs jours la cellule de Verviers. Les attentats de Charlie Hebdo changent la donne. Frédéric Van Leeuw, procureur fédéral détaille dans notre RTLINFO 13H, le climat de tension exceptionnel que prenait soudainement cette étroite surveillance: "Cela a fait monter la tension évidemment parce qu'on ne savait pas trop si c'était lié à Charlie Hebdo. On ne savait pas si les attentats à Paris allaient déclencher ou faire en sorte que les personnes que nous surveillions allaient rentrer en action".
A Verviers, un échec: la fuite d'Abaaoud
Une semaine plus tard à Verviers, c'est l'assaut. Une cellule de 11 personnes est démantelée. Deux terroristes perdent la vie dans la planque. Huit complices présumés sont arrêtés. Quatre sont toujours détenus. Reste le onzième, Abdelhamid Abaaoud. Il réussit à fuir en Grèce. C'est le seul échec de l'intervention verviétoise.
"Peut-être qu'à Verviers, on a empêché un premier Paris"
Frédéric Van Leeuw, procureur fédéral estime que la chance a été du côté des autorités: "Je pense qu'à Verviers, nous avons eu de la chance d'avoir de très bons renseignements".
"C'était la même organisation à Paris et là on ne peut pas l'empêcher?", s'enquiert notre journaliste.
Prudent, le procureur attend les résultats de l'enquête pour se prononcer. Et d'ajouter:"Il faut que l'enquête continue et on en tirera les conclusions à ce moment-là et du côté français et du côté belge".
"Mais vous êtes d'accord pour dire que c'est le même type d'organisation?", insiste Dominique Demoulin.
"C'est apparemment le même type d'organisation, c'est clair. Peut-être qu'à Verviers on a empêché un premier Paris", reconnait Frédéric Van Leeuw.
Les terroristes multiplient les planques et trouvent du soutien auprès d'amis d'enfance
Onze mois plus tard pour planifier les attentats du 13 novembre, les terroristes tirent les enseignements de Verviers, explique le procureur. Ainsi, ils multiplient les planques. Ils dispersent les armes. Cette fois Abaaoud a réussi à rejoindre la France en se mêlant à la vague des réfugiés et puis surtout, il a manqué l'information capitale.
"Ce qui a été surprenant aussi c'est de voir le soutien logistique dont il disposait où dont ils ont pu disposer chez des amis, des copains, des gens du quartier ou autres. Cela est surprenant", s'étonne le procureur.
C'est pareil pour Paris?
"L'enquête doit le démontrer. Je ne vais pas faire de déclarations sur l'enquête actuelle", déclare le procureur.
Le procureur fédéral n'en dira pas plus sur l'enquête de Paris, celle sur la cellule de Verviers se termine. Huit hommes seront bientôt jugés. Dans l'état actuel du dossier, il risque 5 ans de prison maximum.
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