Le procès d'Amedeo Troiano a débuté cet après-midi à la Cour d'Assises de Liège, avec la constitution du jury. L'homme est accusé d'avoir commis les assassinats de Benoît Philippens et Carol Haid, un couple de banquiers de Visé et de leur filleul âgé de 9 ans. Les faits se sont produits il y a près de 3 ans. Vincent Jamoulle et Marc Evrard suivent ce procès pour le RTLINFO 19H.
Probablement impressionné par la Cour, les caméras, le monde dans la salle, Amedeo Troiano trébuche dans le box des accusés avant de prendre une expression neutre qu’il ne quittera plus. En face de lui, du côté des familles des victimes, l’émotion est nettement plus palpable. "Ça me fait peur de voir les autopsies, et tout ça, ça ne va pas être facile à vivre, mais on va être soudés, tous ensemble, pour eux, on doit le faire", explique Sonia Haid, sœur de Carol Haid. "Avec une peur effroyable, on espère qu’une chose, c’est que justice soit faite, et bien faite", ajoute Brigitte Kransfeld, la mère d’Esteban, le filleul du couple âgé de 9 ans.
L'accusé nie toute participation
Le 18 avril 2014, en soirée, les trois victimes viennent de sortir d’une voiture. Un homme surgit et tire à 7 reprises. Le parquet lance un appel à témoins, et ce n’est que 4 mois plus tard qu'Amedeo Troiano est arrêté. Mobile présumé: le prêt d’argent, d’abord consenti oralement par le couple de banquiers, puis finalement refusé, alors qu’il avait déjà commencé des travaux pour un futur commerce. Des traces de poudre sont retrouvés sur ses vêtements. Son alibi est flou. Il a déjà été condamné pour attaque à main armée, mais il nie toute participation depuis le début.
"J’espère qu’il avouera. Pour sa culpabilité, je suis sûre que c’est lui"
"On le vit mal, bien entendu, on a toujours l’espoir qu’il craque, qu’il accepte enfin de nous dire son ressenti, le pourquoi. Pourquoi abattre trois personnes dont un enfant qui était caché derrière une voiture ?", ajoute Brigitte Kransfeld. "Il ment, même quand on lui prouve qu’il a menti, il ment à nouveau, je ne sais pas… J’espère qu’il avouera. Pour sa culpabilité, je suis sûre que c’est lui", ajoute Sonia Haid.
"Vous verrez que l’opinion ne sera plus forcément la même"
"Nous verrons, en fonction des éléments qui seront apportés contre lui, si oui ou non cette culpabilité peut être établie. Nous estimons qu’au stade actuel nous sommes loin de voir cette culpabilité établie", explique Alexandre Wilmotte, l’avocat d’Amedeo Troiano.
"On a tiré des conclusions de rapports, qui pour nous ne sont pas valables, nous allons le démontrer dans le cours des débats, et vous verrez qu’après cela, l’opinion ne sera plus forcément la même", a déclaré Philippe Zevenne, le second avocat d’Amedeo Troiano.
Les débats commenceront vraiment lundi, le procès durera trois semaines.
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