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Alors que les avions repassent au-dessus de sa commune, Alain reçoit un courrier "honteux" du MR

Alors que des avions repassent au-dessus de sa commune, Alain reçoit un courrier "honteux" du MR
 
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Pour une raison inconnue, les habitants de Woluwe-Saint-Pierre, à nouveau survolés par les avions empruntant l'aéroport de Bruxelles depuis le 2 avril, ont reçu le même jour un courrier leur souhaitant "une bonne journée dans le calme retrouvé". Une erreur d'envoi ou… un acte malveillant.

Le survol de Bruxelles par les avions utilisant l'aéroport de Zaventem est une interminable saga. Il vient de coûter à Melchior Wathelet sa carrière politique, tandis que le 2 avril dernier son "plan", qui n'aura finalement tenu qu'une année et deux mois, était jeté aux oubliettes.

Le retour aux anciennes routes de survol de la capitale a soulagé certaines nouvelles oreilles pour en irriter d'anciennes. Dont celles d'Alain, habitant à la frontière entre Woluwe-Saint-Pierre et Wezembeek-Oppem.

Mais si ce riverain a contacté la rédaction de RTLinfo.be via la page Alertez-nous, ce n'est pas pour le bruit des avions, auquel "il est habitué, à 58 ans". C'est parce que le jour de la fin du plan Wathelet, qui a donc signifié le retour des avions au-dessus de sa commune, il a reçu un toutes boîtes bien étrange du MR, signé par Vincent De Wolf en sa qualité de 'chef de groupe au Parlement bruxellois', et Didier Reynders en tant que 'président de la Régionale de Bruxelles'. "A la fin du courrier, on nous souhaite une belle journée dans un calme retrouvé… C'est moqueur, c'est honteux", nous a expliqué Alain.

La saga du "plan Wathelet" en deux mots

Le 2 avril dernier, et après de longs et houleux débats politiques, le moratoire sur le plan Wathelet est devenu effectif. Comprenez: on annule tout, et on revient à l'ancien plan de survol de Bruxelles. La fameuse route du "long virage à gauche", la plus contestée, n'est donc plus utilisée, pour le plus grand bonheur des 405.000 riverains survolés.  

On a dès lors réintroduit le bon vieux "virage serré à gauche" dans les routes de survol. Lui ne dérange "que" 130.000 habitants de la capitale. Mais parmi ceux-ci, il y a Alain et ses voisins, qui ont goûté à la tranquillité durant 1 an et 2 mois, la durée de vie d'un plan Wathelet jeté aux oubliettes, comme le politicien éponyme.  


Le jour du retour des avions, il reçoit ce courrier "honteux"

C'est donc le 2 avril qu'Alain et les habitants de l'est de la commune Woluwe-Saint-Pierre ont à nouveau vu et entendu les avions à basse altitude. Alain est alors passé chez sa voisine, très affectée depuis longtemps par les nuisances sonores. "Elle m'a montré le courrier qu'elle avait reçu du MR, intitulé 'La fin du plan Wathelet'. Elle était scandalisée, elle m'a dit: 'Tu ne trouves pas ça honteux?'...".

Que lit-on exactement sur ce tract ? Que ce 2 avril "est la fin du long calvaire causé par le plan Wathelet", et que c'est grâce au MR qui "avait fermement exigé un moratoire". Le mouvement réformateur avance que cette "bonne nouvelle" est "le fruit de leur détermination", et que "les avions qui décollent de Zaventem ne survolent définitivement plus votre zone d'habitation".

La lettre se conclut par une formule de politesse: "Nous vous souhaitons une belle journée dans le calme retrouvé". C'est exactement le contraire qui est arrivé aux habitants de Woluwe-Saint-Pierre.

Pour Alain, cette "lettre moqueuse" est "une insulte à ce que nous vivons au quotidien", comme il l'a indiqué à un membre du MR à qui il a envoyé un email (voir infra).

courier
Le courrier reçu par Alain et ses voisins.


Une erreur ou… une volonté de nuire

Ce tract du MR est de la propagande plus ou moins subtile, de la récupération politique classique visant à dénigrer l'adversaire, en l'occurrence le cdH de Melchior Wathelet. Rien de bien choquant, mais quand on fait ce genre d'action, il faut bien la faire.

Le courrier, destiné forcément aux habitants des communes voisines à celle d'Alain (Watermael-Boitsfort, Auderghem, etc), n'aurait jamais du se retrouver dans la boîte aux lettres de ceux qui constataient avec souffrance le retour des nuisances sonores.

Mais alors, que s'est-il passé ? Selon le MR, "soit c'est une erreur d'envoi, soit c'est une volonté extérieure de nous nuire", nous a expliqué Christophe Cordier, porte-parole du parti.

"Cela n'a aucun sens pour le MR d'envoyer ce courrier aux habitants de la commune de Woluwe-Saint Pierre", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il n'était pas impossible qu'un autre parti ait "joué un drôle de jeu" en "photocopiant et distribuant" ce tract.


Alain s'en remettra, mais il en veut au MR

Alain, qui était très étonné de recevoir ce tract "glissé dans un folder du Cora", navigue entre l'amusement et l'énervement. "On habite ici depuis 1998, donc on le savait que des avions allaient nous survoler". A 58 ans, il admet "être habitué au bruit: si les portes et les fenêtres sont fermées, je ne les entends plus".

C'est pour ses voisins qu'il s'inquiète. "Dans la rue, il y a de nombreuses affiches protestant contre le survol de la commune. Certaines personnes comme ma voisine sont très affectées, elles sont plus sensibles, elles sont réveillées le matin par le bruit des avions. Moi, ça n'a jamais été le cas".

Philisophe, Alain regrette que "pour des dossiers aussi sensibles", il n'y ait pas "plus de précautions". Le MR aurait du s'abstenir, selon lui, d'envoyer un tel courrier, même auprès des communes effectivement soulagées par la fin du plan Wathelet.

Plus que tout, il fustige le manque de réaction du parti de droite. "Comme il y avait un numéro de téléphone sur le tract, j'ai appelé. On ne voyait pas trop ce que je voulais dire, on m'a dit d'envoyer un email. Mais je n'ai jamais eu de réponse. Jamais d'excuse, c'était pourtant la moindre des choses".

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Alain n'a jamais reçu de réponse à l'email envoyé au MR.


 

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