Deuxième jour de paralysie sur le rail. À l'échelle nationale, environ 40% des trains circulaient, mais quasi aucun, en revanche, en Wallonie. Les syndicats se disent satisfaits de la mobilisation. Ils ont obtenu un nouveau rendez-vous avec la direction de la SNCB.
Extrêmement satisfaits de la mobilisation des cheminots à l'occasion des 48 heures de grève qui ont fortement perturbé, depuis mardi soir, la circulation ferroviaire en Belgique, la CSC-Transcom et la CGSP-Cheminots attendent désormais la réunion prévue mardi prochain avec la direction de HR Rail. "Donnons sa chance à la concertation", a ainsi déclaré Michel Abdissi, le président de la CGSP-Cheminots. "Mais à condition que l'on puisse vraiment discuter alors que, depuis des mois, on répond 'impossible' à chacune de nos propositions", a-t-il ajouté.
80% des cheminots francophones ont participé à la grève
Selon les syndicats, 80% des cheminots francophones ont participé à la grève, qui a débuté mardi à 22h00 et qui devrait se terminer ce jeudi à la même heure. Au nord du pays, ils sont également 25% à avoir pris part au mouvement alors que l'ACV et l'ACOD - les pendants flamands de la CSC et de la CGSP - avaient finalement renoncé à l'action, provoquant l'incompréhension de leurs homologues francophones et faisant naître, dans la presse, des questions sur l'avenir unitaire des syndicats. "De ce que nous avons vu et entendu dans les piquets, où des cheminots flamands nous ont rejoints, on peut dire que l'ACV a été dépassée par sa base", a commenté à ce sujet Isabelle Bertrand, secrétaire nationale de la CSC-Transcom.
"Si cette mobilisation ne donne pas un signal clair, je n'y comprends plus rien"
Sur le terrain, un peu moins de 4 trains sur 10, en moyenne, ont circulé sur les grands axes du rail belge au cours des deux derniers jours, un chiffre qui cache toutefois de fortes disparités régionales puisque si la Wallonie était quasiment à l'arrêt, environ 7 trains sur 10 assuraient leur liaison au nord du pays, a pour sa part indiqué la SNCB. "Si cette mobilisation ne donne pas un signal clair, je n'y comprends plus rien", a poursuivi Michel Abdissi. Ce dernier a confirmé, jeudi en fin d'après-midi, la participation de la CGSP-Cheminots à la réunion de mardi. "Nous en attendons surtout la mise en place d'un agenda de négociations. Ensuite, nous verrons ce qu'il se passe et nous évaluerons la situation dans la semaine du 25 janvier", a-t-il poursuivi.
"Nous attendons beaucoup de cette rencontre car la grève est toujours le constat d'un échec"
Cette évaluation pourrait-elle conduire à de nouvelles actions? "Nous n'en sommes pas là. Je dis toujours que la meilleure des grèves, c'est celle que l'on ne fait pas. Mais il faut que la direction ouvre la porte au dialogue", a encore déclaré le responsable de la CGSP-Cheminots. Côté syndical, en tout cas, on promet de faire preuve d'un état d'esprit "constructif" lors de la réunion de mardi. "Nous attendons beaucoup de cette rencontre car la grève est toujours le constat d'un échec. Notre action a toutefois permis de clarifier nos positions et de recentrer le débat sur les dangers du plan de la ministre de la Mobilité", a ainsi souligné Isabelle Bertrand au nom de la CSC. Cette dernière s'est par ailleurs réjouie du soutien exprimé par de nombreux citoyens et usagers de la SNCB.
"Nous avons également reçu beaucoup de marques de solidarité"
Si, comme à chaque mouvement social, la voix des mécontents s'est faite entendre, "nous avons également reçu beaucoup de marques de solidarité", a-t-elle témoigné. Le collectif "Tout autre chose" et de multiples associations étudiantes et environnementales, notamment, ont ainsi lancé un appel pour "une SNCB forte, accessible et de qualité". "En tant qu'organisations de la société civile, nous avons à coeur la justice sociale et la préservation du climat. Nous sommes ces usagers du rail, navetteurs, étudiants, voyageurs, - mais aussi automobilistes contraints en recherche d'une alternative - qui rêvent que le gouvernement choisisse d'assumer qu'il est à la tête d'un service public et qu'il doit y investir pour qu'il soit accessible, exemplaire, sûr, de qualité et au service de tous", y écrivent-ils.
"Des actions qui ne nuiraient pas à la circulation ferroviaire mais qui seraient visibles"
Forts de cet élan, les syndicats pourraient saisir la balle au bond et organiser des actions en collaboration avec ces citoyens solidaires. "Des actions qui ne nuiraient pas à la circulation ferroviaire mais qui seraient visibles, qui mobiliseraient un maximum de gens et qui enverraient un message clair au politique", a expliqué la responsable de la CSC-Transcom sans vouloir en dire davantage. La circulation des trains devrait reprendre lentement ce jeudi à partir de 22h00.
Vos commentaires